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Caroline Meeus, Fleur de L.i.S. - Locked-in Syndrome ou Syndrome d'enfermement - |
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Le court de ma Vie« Mon histoire commence un jour d’hiver. Peut-être faisait il beau, je ne m’en souviens pas. Un stupide petit caillot de sang décide de se loger dans le bas de mon cerveau et voilà que je m’effondre en plein boulot : je venais de faire un Accident Vasculaire Cérébral (AVC).Je ne me réveille que le lendemain, ne contrôlant plus mon corps. Ma mémoire et mes souvenirs sont intacts. Ouf, me dis-je, je n’aurais pas fait cinq ans d’études, ni appris toutes ces langues étrangères pour rien ! Le verdict tombe : j’ai un Locked in Syndrome (L.i.S.). J'ai perdu le contrôle de mes corps. Désormais, je n'arrive plus qu'à cligner des paupières et ce sera mon seul mode de communication. Contrairement à beaucoup de L.I.S., j’ai peu ou pas fait de coma. Grâce à la rééducation, je récupère progressivement la rotation du cou - très utile pour une curieuse comme moi -, certains muscles faciaux - j’ai tout de même perdu mon éternel sourire, même si je sais sourire spontanément - et partiellement le mouvement de ma main et mon coude gauches.
Ceux qui connaissent Le scaphandre et le papillon, premier livre à parler de ce syndrome, auront en tête un monsieur dans la fleur de l’age devenu une vraie plante. Peu imagineront à la place une jeune femme désirant commencer sa vie. Et mon copain de l'époque a encore moins tenu le choc que moi : Il m'a quittée. Mais j’ai la « chance » d’avoir encore mes parents pour prendre soin de moi. Ainsi que mes soeurs, aînée et cadette, et leurs familles pour me donner un peu l'illusion de ce rêve figé à tout jamais dans la glace de l'hiver 2009, un hiver particulièrement cruel pour moi. Cet année l'année-là, le bonhomme de neige avait quelque chose de moi. On souffrait tous les deux d'un peu d'immobilisme et d'une grande fragilité. Je réside chez mes parents, au sud de Bruxelles, dans une maison qui a dû être adaptée pour l'occasion. Un service wallon propose des aides techniques telles qu'une télécommande par balayage. Cet outil me permet de contrôler la télévision à l’aide d’un simple bouton. Je ne suis plus obligée de rester sur du téléshopping et me farcir plusieurs fois la météo. On me présente encore un ordinateur commandé par l’œil. Un bandagiste entre en jeu et me propose son matériel. Nous découvrons qu’un lit peut se contrôler par infrarouge et donc par télécommande par balayage et un simple bouton. Le centre de revalidation me fait aussi beaucoup connaître. Grâce a la kiné, je rencontre divers objets tels que un verticalisateur, un vélo assisté ou un déambulateur. C’est mon ergothérapeute, dont le métier est de faciliter la vie quotidienne, qui me trouve le plus de choses pratiques.
Je découvre les antidérapants, des objets facilitant des gestes a priori aussi simple que de boire ou manger et un logiciel gratuit par balayage pour taper du texte d’un seul clic. Mon père assiste à la journée d’Alis, association française des locked in syndrome et me rapporte qu’il y a vu un petit appareil qui vocalise ce qu’on tape. C’est exactement ce qu’il faut pour communiquer avec des non habitués. Je remarque aussi qu’il existe plein d’associations géniales, mais qui n’ont pas les moyens de faire de la pub ! Et comment être au courant de tout ce qui s’organise sinon en proposant d’en faire la pub. C'est ainsi que j'ai eu l'idée de créer mon site blog "www.handilien.eu", mais arrêté depuis faute de temps…» |
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Être femme avec un locked in syndromePour ceux qui ne savent pas ce qu'est un locked in syndrome, voici un rapide résumé.Ni maladie évolutive ni état végétatif, le locked-in syndrome (littéralement : syndrome d’enfermement) est un état neurologique rare devant lequel la médecine est souvent désorientée.
Difficile de rester très féminine dans ces conditions. Tout au début, je ne savais vraiment rien bouger à part mes paupières. En centre de revalidation, les jupes et robes sont proscrites car peu pratiques pour les transferts. Je ne pensais pas que ça me manquerait mais quel bonheur de pouvoir en remettre une lors d'une sortie fin de semaine. Autre atout féminin : des hauts talons. Symbole d'élégance, ils sont inutiles pour moi qui ne marche pas. Parce que je n'ai que ça comme chaussures élégantes, j'en mets au début. Je remarque vite que ça ne tient pas sur les cale-pieds de mon fauteuil. Je passe aux ballerines.Autre chose de typiquement féminin : le maquillage. Mettre du mascara qui coule dès qu'on pleure, pas très malin pour quelqu'un qui ne maîtrise pas ses émotions et pleure souvent. Mettre du fond de teint? Avec les larmes à sécher et le nez qui coule, ce n'est pas génial non plus. Une ancienne trachéotomie (incision de la trachée pour m'aider à mieux respirer) me laisse une vilaine cicatrice sur la gorge.Ajoutez à cela des bas de contention blancs hyper sexy, une incapacité à se voir par hasard dans une glace, des aides-soignants qui préfèrent vos vêtements amples à ceux près du corps et une impossibilité à voir si vous devez vous raser ou épiler. Ces petits tracas restent superficiels et n'empêchent nullement à la femme qui est en moi de s'exprimer ! |
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Questions fréquentesJe vais répondre à 4 questions qu’on me pose plus ou moins régulièrement. Non pas que ça m’embête d’y répondre, mais plutôt pour en faire profiter tout le monde. Surtout que ça ne m’étonnerait pas que certains se posent la question, mais n’osent pas demander !Pourquoi tu ne parles pas ? Avant d’accepter n' importe quelle sortie, je dois veiller à pouvoir y arriver. Par facilité, je vérifie si mes parents sont disponibles pour me conduire. Sinon, je dois absolument me trouver un lift. En fonction du lieu et des invités, l’exercice est facile ou difficile. Malgré que ce soit nettement plus confortable d’arriver et de repartir avec un autre invité, je m’épargne l’effort et compte sur mes parents la plupart du temps. Systématiquement, je m’enquiers de l’accessibilité. J'ai besoin de savoir si mon fauteuil manuel est requis pour franchir une volée d’escaliers ou si le lieu est suffisamment accessible pour me permettre d’évoluer en liberté grâce à mon fauteuil électrique. Lorsque je ne me suis pas renseignée, j’emmène mes 2 fauteuils et une rampe pour franchir une à deux marches. Je préfère conduire mon fauteuil électrique dès que l’endroit le permet. Pour éviter toute demande de renseignement, j’aime bien retourner dans des endroits déjà visités ou encore mieux, m’exposer la situation ! Ensuite, je dois m’assurer que je connaîtrai au moins quelqu'un qui saura s’occuper de moi, voire me donner à manger. Généralement, ce point ne demande jamais d’effort car c'est rare d’être invitée alors que je ne connais personne ! Enfin, je dois veiller à ne rien oublier, ce qui n’est pas toujours chose aisée quand on ne sait pas vérifier ce qui est déjà présent dans le sac. Pailles si je bois avec des gens peu habitués, foulard bavette si je risque de manger, argent ou cadeau si nécessaire, habits chauds pour sortir en hiver ou protection solaire en été, rampe éventuelle, chargeur de parolier pour les longues journées, carte de stationnement invalide quand je vais dans un autre véhicule ou encore d’autres objets spécifiques à une activité comme la piscine par exemple. Pour les événements relativement classiques, j’oublie rarement quelque chose. En revanche, pour les sorties sortant de l’ordinaire, c’est difficile de penser à tout ! Est-ce que tu as encore ta sensibilité partout ? Nullement ! Je baille et soupire énormément, n' importe quand. À croire que ma mâchoire a besoin de bouger et comme je ne parle pas, elle se manifeste comme elle peut ! Cette inadéquation avec mon humeur est assez perturbante. |
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Interrogations muettesAprès avoir répondu aux questions les plus fréquentes, voici des questions que je voudrais qu’on me pose. J’avoue que mon parolier n’invite pas à de longues conversations et qu’il n’y a pas toujours le temps de répondre correctement. Sachez que je peux continuer ma réponse plus tard, sur ordinateur.Est-ce grave quand tu pleures ? Sans hésitation la parole. Ne pas savoir m’exprimer quand je ne sais pas disposer de mon parolier ou ne pas savoir téléphoner est extrêmement pénible. Secundo, devoir toujours demander est pesant. À force, j'ai l’impression de devoir mendier ! C'est pourquoi j’aime tellement les propositions ! Ensuite viennent des milliers de choses que j’aimerais savoir faire. Il m’est difficile de les classer par ordre d’importance, tant certaines améliorations sont utopiques. Ainsi, il me plairait beaucoup de savoir conduire. Je voudrais arriver à aller où et quand je veux ! Et il n’y a pas de transport en commun dans le coin. Autre progrès qui me serait bien utile : arriver à bouger mon épaule gauche. Actuellement, la portée de mon seul avant-bras est fortement limitée et mon coude doit obligatoirement reposer quelque part pour que je sache faire quelque chose de ma main. Également bien pratique serait de savoir me lever, tenir debout et faire quelques pas. Marcher en soi ne me manque pas vraiment, à part qu’un fauteuil à tendance à être encombrant et pose des questions d’accessibilité. Il y ait encore plein de progrès que je souhaiterais. Savoir me redresser en voiture après un tournant; être capable de retenir des objet avec ma main droite; mieux bouger ma langue pour mâcher convenablement; gagner de la dextérité et de la précision pour mieux manier l'ordinateur, mieux me gratter ou progresser dans la prise d’objets (actuellement il faut quasi tout me mettre en main ); tendre mon index ; être capable de plier les jambes, surtout si elles sont raidies par un spasme ; avoir la capacité de mieux me replacer dans mon fauteuil ; lire plus vite et changer de ligne convenablement ; etc. La liste de ce que je voudrais être apte à faire est sans fin ! Ton point de vue sur la dépendance a-t-elle évolué depuis ton article ? En règle générale, je déteste qu’on fasse comme si je n’existais pas. Avec mon fauteuil massif, c'est difficile de ne pas me voir ! Je n’apprécie pas trop qu’on néglige de me dire bonjour ou qu’on ne me pose pas les questions qu’on pose aux autres. Par exemple, si tout le monde répond où il travaille, je veux moi aussi expliquer ce que je fais. Je suis plus souvent blessée par un acte non réalisé que par un acte maladroit. S’adresser à mon accompagnant plutôt qu’à moi est classique pour toute personne n’ayant pas l’habitude de fréquenter des handicapés. Je m’y suis habituée et cela ne me gêne plus vraiment. Il ne faut pas hésiter à me consulter car j’en profite pour prouver que je suis intelligente malgré mes spasmes qui pourraient laisser croire que je n’ai pas toutes mes facultés mentales. J’ai par ailleurs une excellente faculté d’observation. (Malheureusement pour moi, on associe vite l’intelligence aux propos. Comme les miens sont assez limités, je ressens fort le besoin de démontrer ma perspicacité et j’aime bien qu’on me présente comme ayant toute sa tête.) Évitez d’être vexé si je ne dis pas bonjour ou au revoir. Par difficulté de me déplacer ou pour rester avec les personnes qui m’accompagnent, j’avoue que je renonce vite à ces politesses. Ne vous offusquez pas si je ris quand vous vous faites mal, c’est un réflexe contre lequel je ne parviens pas à lutter. Arrêtez de croire que je suis en porcelaine. Je suis malheureusement habituée aux piqûres, chocs ou étirements. Et mon parolier et mon fauteuil ont déjà survécu sans dommages à de nombreuses pluies. Il ne faut pas craindre qu’ils soient mouillés ! Lorsque quelqu'un pousse mon fauteuil roulant, les autres promeneurs marchent naturellement à ses côtés. Du coup je peine à entendre la conversation. Il faut faire attention à ce que je puisse participer. Souvent, mon poncho recouvre ma main, m’empêchant de taper sur mon parolier. Cette situation est très courante et me gêne fréquemment. Essayez, si possible, de ne pas me placer en bout de table. J’y suis vite exclue des conversations. Mon handicap me rend extra ordinaire au sens premier du terme. Il ne faut pas hésiter à poser des questions pour savoir comment je fonctionne ! Les questions m’aident aussi à me comprendre… Janvier – Février 2014 |
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Mon alimentation ou l'alimentation et moiJe mange de tout et ne suis allergique à rien. Je déteste juste la coriandre, mais sais la manger si on ne sait pas la retirer.Je mange de petit morceau de la taille d'un tiers de quartier d'orange. J'ai du mal à amener les aliments sous mes dents car ma langue bouge juste un peu avant arrière. Lors de plus gros morceau je tousse, recrache et au pire je vomis. Rassurer vous, c'est très rare et n'arrive qu’avec de gros morceaux. Les cacahuètes et m&m' s sont dangereux car ils ont pile la taille pour bloquer l'arrivée d’air. Il suffit de me faire mordre la moitié. J'ai rarement faim et m'arrête de manger quand les autres ont fini, sauf au restaurant où je veux finir mon assiette par gourmandise. Comme je mange lentement je ne mange pas beaucoup. Vu que je ne bouge pas beaucoup ça m’arrange. Comme j'ai le même estomac que avant mon accident je sais beaucoup manger ! Lors des repas je prends mes médicaments. Pour ne pas les goûter il faut les incorporer à une bouchée. |
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Inaccessibles inconnusÀ présent, il m’est extrêmement difficile de rencontrer de nouvelles personnes, excepté celles du milieu social ou handicapé. Il existe plusieurs freins qui m’empêchent d’être aussi ouverte que je le souhaiterais. Les limitations peuvent être physiques ou psychologiques. Avec cet article, j’espère que vous prendrez conscience des barrières à ma socialisation qui existent et comment les diminuer.Foule où il est difficile de se frayer un chemin, lieu exigu où je risque d’écraser les pieds ou renverser une décoration, ces paramètres m’incitent à rester sur place. J’abandonne l’idée d’aller vers d’autres et de croiser des gens par hasard. Mon fauteuil me donne parfois l’impression d’être un éléphant dissimulé parmi la foule ! Je suis tributaire de ceux qui viennent à moi, et ce sont rarement des inconnus ! |
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Ce qui a changéSuite à mon accident beaucoup de choses ont changé : parce que je ne sais pas parler, parce que ma langue bouge peu, parce que j'ai besoin de rééducation, parce que je suis devenue ultra dépendante, parce que je suis en fauteuil roulant, ma vie n'est plus comme avant. Elle est devenue hors du commun ou dans le premier sens du terme extraordinaire.Je ne sais pas parler. Ce fut le sujet de mon article précédent. Bien que très handicapant, cela débouche parfois sur des situations comiques telles que des gens qui tentent d’avoir un entretien téléphonique avec moi. Ne sachant presque pas bouger, la langue des signes m'est inaccessible. Je communique donc avec un petit ordinateur qui dit et affiche ce je tape. Ce n'est pas mal mais c'est extrêmement lent. Ayant des difficultés à parler, je me contente d'écouter. A un dîner, être en bout de table est très désagréable car tout le monde a le réflexe de tôt ou tard tourner le dos à la personne qui ne dit rien. Manger parmi des gens qui ne prêtent pas attention à vous est franchement ennuyeux. Pour bien me donner à manger, il faut être concentré, ce qui n'est pas évident dans ces conversations de bout de table. Même s'il est souvent plus facile d'accès, je redoute cet endroit!Je ne sais pas bien bouger la langue, du coup il m'est difficile d'amener les aliments sous les dents et de mâcher convenablement. J'arrive quand même à presque tout manger, ce qui fut socialement une avancée considérable, car juste après mon accident j'étais nourrie par sonde et les restos et petits soupers étaient rendus inutiles. À présent seuls les biscuits, pommes et Chokotoffs que j'adore sont trop difficiles à manger. Mon médicament principal donne aussi un sale goût à l'alcool, et le pétillant me fait tousser, ce qui fait que je bois essentiellement de l'eau ou du jus de fruit. Suite à mon accident, je suis devenue très dépendante et je suis retournée vivre chez mes parents. Sans colocataire, loin de Bruxelles, mon copain évanoui dans la nature, entourée de couples démarrant leur vie de famille, et privée de beaucoup d'activités de par mon handicap, je peine à occuper mes journées. Grâce à beaucoup d'amis, à mes parents qui me laissent inviter souvent et à mon énergie, je trouve des activités à faire presque chaque week-end. Sans quoi je serais vite devenue une ermite !Mes activités ont elles aussi fort changé. Mon boulot est devenu la rééducation. La kinésithérapie et la logopédie me prennent du temps, et rendent la pratique d’un travail adapté difficile. Limitée dans mes mouvements, je suis beaucoup sur mon ordinateur. Je me suis d'ailleurs lancée dans la création d'un site internet suite à mon expérience. Sur www.handilien.eu vous pouvez voir ce qu'il existe pour handicapés mais aussi mes articles précédents. Enfin, être réduite à un fauteuil roulant me confronte au problème de l'accessibilité. Légalement, les lieux publics doivent être devenus accessibles d’ici 2015. Magasins, bibliothèques, hôtels de ville, endroits de réception, restaurants, trottoirs… La liste est longue, et tous ont encore du chemin à faire. Rendre un lieu accessible est déjà bien, mais l'indiquer clairement est mieux. Se renseigner à chaque fois est pénible. Je rêverais que chaque invitation soit munie d'un logo accessible ou non. En plus d'être utile à toute personne à mobilité réduite, il sensibiliserait un public plus large à la question de l'accessibilité...Mon accident est encore relativement récent et vu d'où je viens, il n'est pas toujours aisé de savoir ce dont je suis capable. Que ce soit pour les sorties, la nourriture ou ma communication, mon entourage s'adapte. Depuis six mois j'ai un nouveau fauteuil électrique qui requiert une accessibilité des lieux quasi totale. Je préfère de loin ce fauteuil électrique, même si ma chaise manuelle est très maniable. Souvent, par peur de me retrouver coincée, je choisis ma chaise manuelle, plus légère à porter. Voilà une nouvelle situation à laquelle doit aussi s'adapter mon entourage ! |
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