Brain-computer technology (BCI), la technologie pour combler un handicap social
Quand les avatars et l'intelligence artificielle parle à la place des personnes handicapées
Ann Johnson, une femme de 47 ans, victime d'un accident vasculaire cérébral AVC 18 ans auparavant et souffrant depuis de Lock-In-Syndrom LIS, a pu ainsi échanger une discussion au travers d'un avatar.
Selon une étude conjointe des universités San Francisco et Berkeley en Californie, publiée le 23 août 2023 par l'équipe du Dr Edward Chang, chef du département de chirurgie neurologique de l'UCSF, un implant cérébral relié à une intelligence artificielle IA, a pu traduire en parole les signaux nerveux de son cerveau mots.
Prononcés par l'avatar numérique préalablement entraîné et qui utilise une copie de sa voix enregistrée, cette femme a comme retrouvé la parole.
Dans une enquête de satisfaction, Mme Johnson a écrit avoir été émue d'entendre une voix semblable à la sienne dans la bouche de l'avatar.
"Les sept premières années qui ont suivi mon accident vasculaire cérébral, je n'ai utilisé qu'un tableau de lettres.
Mon mari en avait tellement marre de devoir se lever pour me traduire le tableau d'affichage".
En participant à l'étude, elle a déclaré que son objectif était de devenir conseillère et d'utiliser la technologie pour parler à ses clients.
"Je pense que l'avatar les mettrait plus à l'aise", a-t-elle ajouté. (source)
En se basant sur les travaux de l'université de Stanford en 2012,
mais aussi sur NeuroLife system, conçu par l'université d'Ohio et la société Battelle en 2018
ou encore sur les travaux expérimentaux de la même université de San-Francisco UCSF en 2021 où un homme paralysé depuis 2003 avait pu dialoguer via un écran d'ordinateur, bien des travaux auxquels on aurait adjoint de l'intelligence artificielle, voici que l'impensable d'hier devient soudain la réalité d'aujourd'hui.
Et grâce à cet interface homme-machine, brain-computer technology (BCI), la communication en temps réel redevient possible pour celles et ceux chez qui l'expression orale pose problème.
Dr Edward Chang, qui espère que ces travaux conduiront à une solution technique grand public, ajoute : "Notre objectif est de rétablir une façon complète et incarnée de communiquer, ce qui est le moyen le plus naturel pour nous de parler avec les autres.
Ces progrès nous rapprochent beaucoup plus de la possibilité d'en faire une véritable solution pour les patients". (source)
Un avenir possible certes, mais avec quelques limitations techniques tout de même :
Quand la vitesse naturelle d'élocution est d'environ 150 à 200 mots, la technologie permet d'atteindre une vitesse de près de 80 mots par minute seulement.
De plus, il s'agît à chaque fois d'implant qu'il faut introduire dans le cerveau au niveau des zones dédiées à la parole.
Après une période d'apprentissage de la machine et de réglage des capteurs, cet implant calibré pourra alors détecter les signaux des différents processus sensoriels et moteurs liés à la production du son, notamment les mouvements des lèvres, de la mâchoire, de la langue ou du larynx.